4h du matin, les premières gouttes me réveillent, cela ne dure pas ; puis quelques gouttes tombent à nouveau.
4H30 je décide de plier bagages avant qu’il se mette vraiment à pleuvoir.
5H45 tout est chargé, je donne les premiers coups de pédales de la journée. Je passe sur les chemins de terre à travers champs afin de rejoindre la route qui conduit à Beaune. Une boulangerie ouverte, je m’arrête et demande si je peux avoir du pain, aucun soucis, je repars avec une baguette et 2 pains viennois.
Je poursuis ma route et me rends au point de départ de la route des vignes au parc de la Bouzaise à Beaune en direction de Santenay. Je traverse des villages aux noms prestigieux comme Pommard, Volnay puis plus tard dans la journée Meurseult ou encore Auxey-Duresses et Chassagne-Montrachet.
Me voilà donc à Volnay, je fais une pause, je regarde l’évolution du ciel, je m’assoupis quelques instants sur un banc. Une voiture se gare devant la salle polyvalente du village où j’ai posé mon vélo, un homme entre et s’active à l’intérieur. Je lui demande si je peux brancher mon téléphone qui se déchargeait peu à peu pourtant alimenté par la dynamo du vélo. Me voilà à l’intérieur, je lui propose un coup de main pour installer les tables et les chaises, il accepte volontiers en attendant du renfort d’autres collègues vignerons devant pourtant déjà être sur site. Je discuterai donc avec tous ces vignerons dont le maire du village.
Le téléphone est presque chargé, je les salue et je reprend ma route direction Meursault. Je m’arrête aussi quelques instants pour regarder évoluer la météo, nous voyons des nuages menaçants arriver de La Rochepot mais rien, pas de pluie. Je décide donc de partir, je traverse Auxey-Duresses par les petits chemins puis je rejoins la nationale. Ça y est les gouttes tombent, nous avons une averse, je m’abrite sous un arbre à l’entrée du village suivant, j’essaie de faire une petite sieste mais je n’ai pas très chaud, je reprend le vélo et je m’arrête 200m plus loin à l’abri d’un lavoir. La pluie ne semble pas vouloir s’arrêter, je continu donc jusqu’à La Rochepot sous une pluie fine mais continue. Je pose mon vélo à l’abri sous une terrasse et continu jusqu’au château à pieds. Je n’ai pas le courage de demander à entrer gratuitement dans l’enceinte, je ne verrais que l’extérieur, je redescend la colline puis enjambe mon vélo. Je reprends la direction de la route des vignes, j’ai maintenant rejoins cette ancienne nationale, capuche sur la tête, gouttes et buée sur les lunettes. Je pense apercevoir de grandes étendues durant cette descente, mais je n’arrive pas à voir. J’ai cette impression de faire du vélo d’appartement sous un jet d’eau, je prends conscience qu’il est difficile de profiter de tels moments, que mon voyage risque d’être gâcher si cela continu ainsi, je ne peux plus sortir mon appareil photo, mais encore pire, je ne peux profiter des paysages que je traverse. La descente est pourtant forte agréable, j’apprécie cet instant où le vélo avance seul entre 30 et 40km/h j’ai les doigts sur les poignées de freins les actionnant de temps à autres, de peur d’aller plus vite et glisser sur cette route trempée ou subir une secousse trop forte et tomber.
Me voilà à Puligny-Montrachet. Je m’arrête dans un café et demande ou je pourrais dormir ce soir chez l’habitant, on me renvoi vers les vignerons ou demander à Lilly patronne du restaurant en face. Pas plus de possibilité je sonne chez quelques vignerons, aucune réponse, dans un maison ce sera un adolescent qui me dira que son père n’est pas encore rentré.
Je pars de ce village, je pense n’avoir aucune chance ici, je commence à craquer. Dans les vignes je cris, j’en ai marre.
Un propriétaire de domaine à Chassagne-Montrachet me mettra gentiment sur la touche en me disant « nous ne faisons pas ce genre de chose » en parlant de m’héberger pour la nuit, cela lui semble compliqué de me laisser un bout d’abri alors qu’il buvait un verre avec un ami, bref.
Je continu, je commence à perdre espoir, je m’abrite au milieu des vignes dans un lavoir le long de cette route des vignes. Le sol est sec, l’air n’est pas trop frais, j’hésite à m’installer ici pour la nuit. Je vide quelques sacoches à la recherche d’une batterie pour ma camera fixée sur mon poignet depuis le début du voyage (une GoPro), puisque je n’ai pas pu filmer mes moments de colère. Je filmerais donc mon coup de gueule avec l’appareil photo dans ce lavoir. Mais ça y est s’en est trop pour moi, j’essaie de contacter quelqu’un sur Warm Shower mais sans réponse je repars.
Je me dirige à Chagny pour entrer à la gare SNCF. Je tirerai la carte bleu restée au fond d’une sacoche jusque là, afin de payer mon billet de train. Direction Dijon, dans le train je rencontre 5 cyclistes Lyonnais qui s’arrêtent aussi à Dijon. Ils doivent rejoindre Lyon en quelques jours.
Me voilà à nouveau chez moi. Triste d’avoir arrêté cette première aventure, il me reste 3 semaines de congés, hors de question pour moi que cela s’arrête comme çà.
Je laisse passer cet événement météorologique, mais je repars tout de suite après.
Découragé principalement par le mauvais temps annoncé pour les prochains jours, s’ajoute également ma difficulté à aller sonner chez les gens et vaincre cette timidité que je garde, ainsi que le culot à demander un abris, cette coupure peut être aussi à Beaune qui m’a peut être un peu cassé dans mon élan, et le mauvais temps que j’ai eu durant toute cette journée, m’ont littéralement fais prendre une grande douche, craqué et perdre mes moyens.
Par contre d’aucune façon j’abandonne ce projet. Je me sens soutenu, suivi et cela m’encourage à poursuivre, juste que le projet va évoluer, je vous laisse plus d’infos d’ici les prochains jours.
Courage mon Franssouet tu vas y arriver. Ce projet tu l as mûri depuis longtemps te laisse pas décourager par le temps où les gens non accueillants que tu rencontré. Il y a de gens formidables aussi que tu rencontrera sois confiant on pense fort à toi. Gros bisous
Salut François , ne te décourage pas , ce que tu as déja réalisé en une semaine est remarquable , tu es très courageux de braver le confort que l ' on a tous les jours .Ils annoncent une météo plus favorable cette semaine , tu vas repartir j ' en suis persuadé .Bon courage !!! a++
Merci pour tes encouragements Jean Paul. Je n'ai pas osé repartir à cause d'une météo défavorable en fin de semaine, mais je suis impatient de repartir. La semaine prochaine est annoncée comme cette semaine, alors tant pis je reprend quand même, l'eau n'a jamais tué personne, la température sera déjà plus favorable.
Hello François, il était inévitable que tu rencontres quelques personnes qui ne souhaitent pas t'accueillir chez eux, mais les plus beaux souvenirs dans ton aventure viendront sans doute des rencontres que tu feras avec certaines personnes qui sauront t'apporter du réconfort, de l'écoute, et qui verront ta grande générosité et ton grand coeur. Par contre, je ne comprends pas pourquoi sur le site, dans l'onglet "où est François" tu es positionné au sud de Auxerre...? Allez, on recharge les batteries, et on avance ! Au plaisir de te relire dans tes nouvelles aventures...
Hello, j'ai pris le train avec le vélo pour aller voir mes parents. J'ai profité de ces 4 jours pour faire une petite escapade à Chablis. C'est exactement ça, j'ai rechargé le bonhomme pour affronter d'autres pluies en milieu de semaine prochaine, je dois passer ce cap désagréable.
Oh là là, qu'est-ce que je lis François, tu es rentré chez toi !!! Fichue pluie ! Et encore un peu de pluie annoncée cette semaine mais ne te décourage surtout pas ! Profite de cela pour reprendre des forces, et dis toi que c'est un signe ! Sur tes 3 semaines de vacances qu'il te reste, tu vas pouvoir pédaler à nouveau et réussir à vaincre cette timidité. Je trouve que tu t'en es plutôt bien sorti jusqu'à présent. Et il ne faut pas te laisser démoraliser par les gens qui ne veulent pas te donner un coup de main. Ne leur en veux pas trop même si c'est énervant, voir débouler un cycliste seul peut, pour certains, faire peur ! Continue d'avancer et tu vas rencontrer plein de gens bons et sympathiques, alors ce serait dommage de passer à côté de ceux-là. Et puis franchement, tu as envie de revenir au boulot pour nous entendre ronchonner toute la journée :-) !??! Alors même si tu attends un peu que la pluie cesse et que tu ne repars que pour 15 jours, ce seront 15 jours formidables ! Allez, courage et ne te laisse pas abattre ! Bons coups de pédales et bonne route...
Exactement d'accord avec toi. Je repars demain, tant pis si la pluie reviens en milieu de semaine, je m’arrêterais je ne sais trop ou entre Digoin et Decize. Il faut bien trouver des alternatives aux jours de pluie. Merci pour tes encouragements.